Le lundi 15 mars, Bruno Le Maire et Roland Lescure, ministres respectivement de l'Économie, des Finances, de la Souveraineté industrielle et numérique, ont effectué une visite sur le site industriel du Groupe intuis à Feuquières en Vimeu. À cette occasion, le ministre de l'Économie a dévoilé le plan d'action du Gouvernement visant à produire un million de pompes à chaleur en France d'ici 2027 pour favoriser la décarbonation des bâtiments. L'association Équilibre des Énergies, représentée par son président Brice Lalonde lors de cet événement, a également proposé des recommandations complémentaires pour dynamiser la demande en pompes à chaleur.
Équilibre des Énergies exprime son soutien aux annonces du Gouvernement, qui visent à généraliser l'utilisation des pompes à chaleur dans les secteurs du logement, du tertiaire et de l'industrie, en se basant sur la production d'un million d'équipements en France d'ici 2027.
Concernant le secteur résidentiel, l'association est confiante quant à la capacité des pompes à chaleur à devenir la solution privilégiée dans de nombreux segments. En effet, son étude intitulée « Comment décarboner la France : un plan massif de déploiement des pompes à chaleur s’impose », parue en novembre 2022, prévoyait que 10 millions de logements pourraient être chauffés par des pompes à chaleur d'ici 2030, et environ 20 millions d'ici 2050.
Cependant, le retournement du marché observé depuis 2023, principalement en raison du contexte économique, met en péril la capacité des pompes à chaleur à s'imposer sur le marché. Ainsi, sans intervention spécifique sur la demande, il existe un risque que ces projections ne se concrétisent pas, compromettant la réalisation des objectifs énergie-climat qui exigent le remplacement d'un grand nombre de systèmes de chauffage fossiles par des pompes à chaleur.
La loi énergie-climat de 2019 a introduit la possibilité de modifier le nombre de certificats accordés, et donc le niveau de soutien économique, en fonction des émissions de gaz à effet de serre évitées. Actuellement, les fiches relatives aux certificats d'économies d'énergie (CEE) pour l'installation de pompes à chaleur ne prennent pas en compte cet aspect climatique. Équilibre des Énergies recommande d'intégrer cette dimension climatique pour améliorer le soutien aux pompes à chaleur via les CEE. Cette mesure n'aurait aucun impact sur les finances publiques.
Il est reconnu que les pompes à chaleur, avec leur coefficient de performance (COP) de 3, permettent de réduire les consommations d'énergie de 75%, correspondant à la part de chaleur renouvelable, lorsqu'elles remplacent une chaudière gaz ou fioul peu performante. Cependant, ces économies ne sont pas pleinement reflétées dans le Diagnostic de Performance Energétique (DPE), qui n'attribue que 42,5% d'économies d'énergie.
En effet, le DPE pénalise la consommation résiduelle, qui inclut la part liée à l'électricité, en l'augmentant de 2,3 fois. Équilibre des Énergies demande une réduction de cette pénalité, car elle diminue l'incitation à installer une pompe à chaleur pour améliorer le classement dans l'échelle du DPE.
Selon le dossier de concertation "Accélérer la décarbonation du bâtiment", pour réduire de 30 MtCO₂ les émissions du secteur du bâtiment d'ici 2030, il est nécessaire notamment de remplacer les chaudières au fioul dans les trois quarts des bâtiments chauffés avec cette énergie, et de réduire de 60% les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments chauffés au gaz, en changeant de chaudière et en renforçant l'isolation.